uels, barbares, maudits de Dieu, et infideles a la religion de leur proph ete. Par une suite de cela on ne peut se procurer, relativement a la croyance des Yezidis, aucunes notions certaines, si ce n'est ce qu'on observe aujourd'hui meme parmi eux. Les Yezidis ont pour premier principe de s'assurer l'amiti e du Diable, et de mettre l'epee a la main pour sa defense. Aussi s'abstiennent-ils non-seulement de le nommer, mais même de se servir de quelque expression dont la consonance approche de celle de son nom. Par exemple un fleuve se nomme dans le langage ordinaire schatt, et comme ce mot a quelque leger rapport avec le mot scheitan, nom du Diable, les Yezidis appellent un fleuve ave mazen, c'est-a-dire grande eau. De même encore les Turcs maudissent frequemment le Diable, en se servant pour cela du mot nal, qui veut dire malediction; les Y ezidis evitent avec grand soin tous les mots qui ont quelque analogie avec celui-la. Ainsi au lieu du mot nal qui signifie aussi fer de cheval, ils disent sol, c'est-a-dire, semelle de souliers d'un cheval, et ils substituent le mot solker, qui veut dire savetier, au terme du langage ordinaire nal-benda, qui signifie marechal. Quiconque frequente les lieux qu'ils habitent, doit etre tres-attentif a ne point prononcer les mots diable et maudit, et surtout ceux-ci, maudit soit le diable; autrement il courrait grand risque d'etre maltrait e, ou meme tue. Quand leurs affaires les attirent dans les villes Turques, on ne peut pas leur faire de plus grand affront que de maudire le diable devant eux, et si la personne qui a eu cette imprudence vient a etre rencontree en voyage par des Yezidis et reconnue, elle est en grand danger d'eprouver leur vengeance. Il est arrive plus d'une fois que des hommes de cette secte ayant ete arretes pour quelque crime par la justice Turque, et condamnes a mort, ont mieux aime subir leur condamnation que d'user de la facult e qui leur etait accordee, de s'y soustraire en maudissant le Diable. Le Diable n'a point de nom dans le langage des Yezidis. Ils se servent tout au plus pour le designer de cette periphrase, scheikh mazen, le grand chef. Ils admettent tous les prophetes et tous les saints reveres par les Chretiens, et dont les monasteres situes dans leurs environs portent les noms. Ils croient que tous ces saints personnages, lorsqu'ils vivaient sur la terre, ont ete distingues des autres hommes plus ou moins, selon que le diable a reside plus ou moins en eux: c'est surtout, suivant eux, dans Moise, J esus-Christ et Mahomet qu'il s'est le plus manifeste. En un mot, ils pensent que c'est Dieu qui ordonne, mais qu'il confie au pouvoir du Diable l'execution de ses ordres. Le matin, a peine le soleil commence-t-il a paraitre, qu'ils se jettent a genoux les pieds nus, et que tournes vers cet astre, ils se mettent en adoration, le front contre terre. Pour faire cet acte de devotion, ils se retirent a part, loin de la presence des hommes; ils font leur possible pour n'etre point vus quand ils s'acquittent de ce devoir, dont ils se dispensent meme suivant les circonstances. Ils n'ont ni jeunes, ni prieres, et disent pour justifier l'omission de ces uvres de religion, que le scheikh Y ezid a satisfait pour tous ceux qui feront profession de sa doctrine jusqu'a la fin du monde, et qu'il en a recu l'assurance positive dans ses revelations; c'est en cons equence de cela qu'il leur est defendu d'apprendre a lire et a ecrire. Cependant tous les chefs des tribus et des gros villages soudoient un docteur mahometan pour lire et interpreter les lettres qui leur sont adressees par les seigneurs et les pachas Turcs, et pour y repondre. Relativement aux affaires qu'ils ont entre eux, ils ne se fient jamais a aucune personne d'une autre religion; ils envoient leurs ordres et font faire toutes leurs commissions de vive voix, par des hommes de leur secte. N'ayant ni prieres, ni jeunes, ni sacrifices, ils n'ont aussi aucune fete. Ils tiennent cependant le 10 de la lune d'aout une assemblee dans le voisinage du tombeau du scheikh Adi. Cette assemblee, a laquelle beaucoup des Yezidis se rendent de contrees eloignees, dure toute cette journee et la nuit suivante. Cinq ou six jours avant ou apres celui ou elle a lieu, les petites caravanes courent risque d'etre attaquees dans les plaines de Moussol et du Kurdistan, par ces pelerins qui voyagent toujours plusieurs ensemble, et il est rare qu'une annee se passe sans que ce p elerinage donne lieu a quelque facheux ev enement. On dit qu'un grand nombre de femmes des Yezidis, a l'exception cependant des filles qui ne sont point encore mari ees, se rendent des villages voisins a cette r eunion, et que cette nuit-la apres avoir bien bu et mange, l'on eteint toutes les lumieres, et l'on ne parle plus jusqu'aux approches de l'aurore, instant auquel tout le monde se retire. On peut se faire une idee de ce qui se passe dans ce silence et a la faveur des tenebres. Aucune espece de nourriture n'est defendue aux Yezidis, excepte la laitue et la citrouille. Ils ne font jamais dans leurs maisons de pain de froment, mais seulement du pain d'orge; je ne sais point quelle en est la raison. Ils emploient pour leurs serments les memes formules qui sont en usage parmi les Turcs, les Chretiens et les Juifs; mais le serment le plus fort qu'ils fassent entre eux, est de jurer par l'etendard de Yezid, c'est-a-dire, par leur religion. Ces sectaires ont un tres grand respect pour les monast eres chretiens qui sont dans leurs environs. Quand ils vont les visiter, ils otent leurs chaussures avant d'entrer dans l'enceinte et marchant pieds nus, ils baisent la porte et les murs; ils croient par la s'assurer la protection du saint dont le couvent porte le nom. S'il leur arrive, pendant une maladie, de voir en r eve quelque monastere, ils ne sont pas plutot gueris qu'ils vont le visiter, et y porter des offrandes d'encens, de cire, de miel, ou de quelque autre chose. Ils y demeurent environ un quart d'heure, et en baisent de nouveau les murailles avant de se retirer. Ils ne font aucune difficulte de baiser les mains du patriarche ou de l'eveque, qui est superieur du monastere. Quant aux mosquees des Turcs, ils s'abstiennent d'y entrer. Les Yezidis reconnaissent pour chef de leur religion, le scheikh qui gouverne la tribu a laquelle est confiee la garde du tombeau du scheikh Adi, restaurateur de leur secte. Ce tombeau se trouve dans la juridiction du prince d'Amadia. Le chef de cette tribu doit toujours etre pris parmi les descendants du scheikh Y ezid: ils est confirme dans sa place, sur la demande des Y ezidis, et moyennant un present de quelques bourses, par le prince d'Amadia. Le respect, que ces sectaires portent au chef de leur religion, est si grand, qu'ils s'estiment tres heureux quand ils peuvent obtenir une de ses vieilles chemises, pour leur servir de linceul: ils croient que cela leur assure une place plus avantageuse dans l'autre monde. Quelques-uns donnent jusqu'a quarante piastres pour une semblable relique, et s'ils ne peuvent l'obtenir toute entiere, ils se contentent d'en avoir une portion. Quelquefois le scheikh lui-meme envoie une de ses chemises en present. Les Yezidis font passer secretement a ce chef supr eme une portion de tous leurs brigandages, pour l'indemniser de d epenses que lui occasionne l'hospitalite qu'il exerce envers ceux de sa secte. Le chef des Yezidis a toujours pres de lui un autre personnage qu'ils appellent kotchek, et sans le conseil duquel il n'entreprend rien. Celui-ci est regarde comme l'oracle du chef, parce qu'il a le privilege de recevoir immediatement des r evelations du Diable. Aussi quand un Yezidi h esite s'il doit entreprendre quelque affaire importante, il va trouver le kotchek, et lui demander un avis, qu'il n'obtient point n eanmoins sans qu'il lui en coûte quelque argent. Avant de satisfaire a la consultation, le kotchek, pour donner plus de poids a sa reponse, s'etend tout de son long par terre, et se couvrant il dort, ou fait semblant de dormir, apres quoi il dit qu'il lui a ete revele pendant son sommeil telle ou telle decision: quelquefois il prend un delai de deux ou trois nuits, pour donner sa reponse. L'exemple suivant fera voir, combien est grande la confiance que l'on a en ses revelations. Jusqu'a il y a environ quarante ans, les femmes des Yezidis portaient comme les femmes Arabes, afin d'epargner le savon, des chemises bleue, teintes avec l'indigo. Un matin, lorsque l'on s'y attendait le moins le kotchek alla trouver le chef de la secte, et lui declara que pendant la nuit precedente il lui avait ete rev ele, que le bleu etait une couleur de mauvais augure et qui deplaisait au Diable. Il n'en fallut pas d'avantage pour que l'on envoyat sur le champ a toutes les tribus par des expres, l'ordre de proscrire la couleur bleue, de se d efaire de touts les vetements qui etaient de cette couleur, et d'y substituer des habits blancs. Cet ordre fut ex ecute avec une telle exactitude, que si aujourd'hui un Y ezidi se trouvant loge chez un Turc ou chez un Chr etien, on lui donnait une couverture de lit bleue, il dormirait plutot avec ses seuls vetements, que de faire usage de cette couverture, fut ce meme dans la saison la plus froide. Il est defendu aux Yezidis d'ajuster leurs moustaches avec des ciseaux, ils doivent les laisser croitre naturellement: aussi y en a-t-il parmi eux dont on apercoit a peine la bouche. Cette secte a aussi ses satrapes, qui sont connus du côt e d'Alep sous le nom de fakiran, et que le vulgaire appelle karabasche, parce qu'ils portent sur la tete un bonnet noir avec des bandelettes de meme couleur. Leur manteau ou aba, est pareillement noir, mais leurs habits de dessous sont blancs. Ces gens-la sont en tres petit nombre; partout où ils vont, on leur baise les mains, et on les recoit comme des ministres de benediction, et des presages de bonne fortune. Quand on les appelle aupres d'un malade, ils lui imposent les mains sur le cou et sur les epaules et sont bien recompens es de leurs peines. S'ils sont mandes pour assurer a un mort le bonheur dans l'autre monde avant de vetir le cadavre, ils le dressent sur ses pieds, et lui touchent leg erement le cou et les epaules; ensuite ils le frappent de la paume de la main droite, lui adressant en meme temps ces mots en langue kourde, ara behescht, c'est-a-dire vas en paradis. Ils sont cherement payes pour cette cer emonie, et ne se contentent point d'une modique retribution. Les Yezidis croient que les ames des morts vont dans un lieu de repos, o elles jouissent d'un degre de felicite plus ou moins grand, en proportion de leurs m erites; et qu'elles apparaissent quelquefois en songe a leurs parents et a leurs amis, pour leur donner avis de ce qu'elles desirent. Cette croyance leur est commune avec les Turcs. Ils sont persuades aussi qu'au jour du jugement universel, ils s'introduiront dans le paradis, les armes a la main. Les Yezidis sont partages en plusieurs peuplades ou tribus, independantes les unes des autres. Le chef supreme de leur secte n'a d'autorite, pour le temporel, que sur la seule tribu: neanmoins, lorsque plusieurs tribus sont en diff erent les unes avec les autres, il est de son devoir d'employer sa mediation pour les concilier, et il est rare que les efforts qu'il fait pour cela ne soient pas couronnes d'un heureux succ es. Quelques-unes de leurs tribus demeurent dans les domaines du prince Gioulemerk, d'autres dans le territoire du prince de Gezir eh; il y en a qui font leur residence dans les montagnes d ependantes du gouvernement de Diarbekir, d'autres sont dans le ressort du prince d'Amadia. Du nombre de ces dernieres est la plus noble de toutes les tribus, qui est connue sous le nom de scheikhan, et dont le scheikh, qu'ils appellent mir, c'est-a-dire prince est le chef supreme de la religion, et le gardien du tombeau du scheikh Adi. Les chefs des villages occupes par cette tribu descendent tous d'une meme famille, et pourraient se disputer la primatie, s'il survenait entre eux quelque division. Cependant entre toutes leurs peuplades, la plus puissante et la plus redoutable est celle qui habite la montagne de Singiar, entre Moussol et le fleuve Khabour, et qui est divisee entre deux scheikhs, dont l'un commande a la partie du Levant, et autre a celle du Midi. La montagne du Singiar fertile en diverses sortes de fruits, est d'un acces tres difficile, et la peuplade qui l'occupe met sur pied plus de six mille fusiliers, sans compter la cavalerie arm ee de lances. Il ne se passe guere d'annee, que quelque grosse caravane ne soit depouillee par cette tribu. Les Yezidis de cette montagne ont soutenu plusieurs guerres contre les pachas de Moussol et de Bagdad; dans ces occasions, apres qu'il y a eu beaucoup de sang repandu de part et d'autre, le tout finit par s'arranger moyennant de l'argent. Ces Y ezidis sont redoutes en tout lieu, a cause de leur cruaute: lorsqu'ils exercent leurs brigandages armes, ils ne se bornent pas a depouiller les personnes qui tombent entre leurs mains, ils les tuent toutes sans exception; si dans le nombre il se trouve de scherifs, descendants de Mahomet, ou des docteurs musulmans, ils les font perir d'une maniere plus barbare, et avec plus de plaisir, croyant acquerir par-la un plus grand merite. Le Grand-Seigneur tolere les Yezidis dans ses etats, parce que, suivant l'opinion des docteurs mahom etans, l'on doit considerer comme fidele et vrai croyant, tout homme qui fait profession des dogmes fondamentaux il n'y a point d'autre Dieu que Dieu, et Mahomet est l'apotre de Dieu, quoique d'ailleurs il manque a tous les autres preceptes de la loi musulmane. D'un autre côte les princes kurdes souffrent les Y ezidis pour leur interet particulier ils tachent meme d'attirer un plus grand nombre de tribus de cette nation, dans leurs domaines; car les Yezidis etant d'un courage a toute epreuve, bons soldats tant de pied que de cheval, et tres-propres a faire un coup de main et a piller de nuit les campagnes et les villages, ces princes s'en servent avec beaucoup d'avantage, soit pour reduire celles des tribus mahometanes de leur ressort qui leur refusent l'ob eissance, soit pour combattre les autres princes, quand ils sont en guerre avec eux. D'ailleurs les Mahometans sont dans la ferme persuasion que tout homme qui perit de la main d'un de ces sectaires, meurt martyr; aussi le prince d'Amadia a-t-il soin de tenir toujours aupres de lui un bourreau de cette nation, pour ex ecuter les sentences de mort contre les Turcs. Les Yezidis ont la meme opinion relativement aux Turcs, et la chose est r eciproque si un Turc tue un Yezidi, il fait une action tr es agreable a Dieu, et si un Yazidi tue un Turc, il fait une uvre tres-meritoire aux yeux du grand scheikh, c'est-a-dire du Diable. Lorsque le bourreau d'Amadia est demeure quelques annees au service du prince, il quitte son emploi, afin qu'un autre puisse, en lui succedant, acqu erir le meme merite; et en quelque lieu que le bourreau, apres avoir resigne cette charge, se pr esente chez les Yezidis, on le reçoit avec v eneration, et on baise ses mains, sanctifiees par le sang des Turcs. Les Persans au contraire, et tous les Mahom etans attaches a la secte d'Ali, ne souffrent point de Yezidis dans leurs etats; bien plus, il est d efendu parmi eux de laisser la vie a ces sectaires. Il est permis aux Turcs, lorsq'ils sont en guerre avec les Y ezidis, de faire esclaves leurs femmes et leurs enfants, et de les garder pour leur propre usage, ou de les vendre; les Yezidis n'ayant pas la meme permission a l'egard de Turcs, font tout perir. Si un Yezidi veut se faire Turc, il suffit, pour toute profession de foi, qu'il maudisse le Diable, et ensuite qu'il apprenne a son aise a faire les pri eres a la maniere des Turcs: car les Yezidis reçoivent la circoncision huit jours apres leur naissance. Tous les Yezidis parlent la langue kurde; il y en a parmi eux qui savent le turc ou l'arabe, porce qu'ils ont souvent occasion de fr equenter des personnes qui parlent l'une ou l'autre de ces langues, et a cause de l'avantage qu'ils trouvent a traiter leurs propres affaires avec plus de sûrete en ne se servant point d'interpretes. Sans doute les Yezidis ont bien d'autres erreurs ou superstitions, mais comme ils n'ont aucun livre, celles que j'ai expos ees sont les seules dont j'aie pu me procurer la connaissance. D'ailleurs beaucoup de choses, chez eux, sont sujettes a changer, en consequence des pretendues revelations de leur kotchek, ce qui augmente la difficulte de connaître a fond leur doctrine {5}. II MARSHRUT OT TIFLISA DO ARZRUMA Telety ..... 14 verst Kody ....... 11 " Bol'shie SHulavery 27 " Post Samisy .... 20 " Post Akzebiuk ... 19 1/2 verst Ukreplenie Dzhelal-Oglu 19 1/2 verst Gergerskij post.. 13 verst Pereezd chrez Bezobdal Kishlyakskij .... 16 " Amamly ...... 13 " Bekant..... 15 " Ukreplenie Gumry... 27 " Selenie Dzhamumly.. 28 " Selenie Haliv-Ogly.. 18 1/2 verst Karc.... 21 versta Drugaya doroga ot Karsa chrez Milli-Dyuz do Keprikeva Selenie Kotanly.... 24 versty Selenie Kotanly. 24 versty Razvaliny CHirihli.... 22 " Urochishche Deli-Musa-Purun .. 30 verst Rechka Inzha-Su (gde byl lager' nash s 14-go po 18-e iyunya na vershine Sagan-luga) 12 verst Razvaliny Karavan-Saraya na vershine Sagan-lugskih gor ... 12 verst Urochishche Milli-Dyuz, gde byl lager' Gakki-Pashi....... 7 verst Rechka Gunker-Su... 13 verst Zamok Mindzhegert ... 9 " Zagin-Su ... 16 " Rechka CHermik, pri .... koej teplye zhe- leznye vody.. 10 1/2 verst Zamok Zivin 12 " Selenie Ardos.... 24 " Selenie Keprikev 26 " Derevnya Horosan 12 " (most na Arakse)... Derevnya Keprikev 25 " Derevnya Gassan-Kala... 14 1/2 verst Arzrum..... 35 verst GOSTI S¬EZZHALISX NA DACHU... Vmesto strok, nachinayushchihsya slovami "Mne hotelos' by" i konchayushchihsya "...drug dlya druga", v chernovoj rukopisi: - Mne hotelos' by vlyubit'sya v P., - skazala Vol'skaya. - Kakoj vzdor, - vozrazil Minskij. - P. est' v svete takoe zhe durnoe podrazhanie, kak v svoih stihah, lordu Bajronu. CHto vam kazhetsya v nem original'nym - nichtozhno, kak dovol'no posredstvennoe podrazhanie. No vy nichego ne chitaete, a potomu legko vas i oslepit' zatverzhennym ...... Posle slov "ne tol'ko inostranec, no i svoj" pervonachal'no sledovalo: Mezhdu tem obshchestvo nashe skuchno dlya teh, kotorye ne tancuyut. Vse chuvstvuyut neobhodimost' razgovora obshchego, no gde ego vzyat', i kto zahochet vystupit' pervyj na scenu? Kto-to predlagal nanimat' na vecher razgovorshchika, kak nanimayut na malen'kie baly etogo bednogo fortep'yanista. Plany povesti L'homme du monde fait la cour a une femme a la mode<...> il la seduit et en epouse une autre po raschetu. Sa femme lui fait des scenes. L'autre avoue tout a son mari. La console, la visite. L'homme du monde malheureux, ambitieux. L'entree d'une jeune personne dans le monde. Zelie aime un egoiste vaniteux; entouree de la froide malveillance du monde; un mari raisonnable; un amant qui se moque d'elle. Une amie qui s'en eloigne. Devient legere, fait un esclandre avec un homme qu'elle n'aime pas. Son mari la repudie. Elle est tout a fait malheureuse. Son amant, son ami. 1) Une scene du grand monde na dache u Grafa L - komnata polna, okolo chaya - priezd Zelii - ona otyskala glazami l'homme du monde i s nim provodit celyj vecher. 2) Istoricheskij rasskaz de la seduction - la liaison, son amant l'affiche - 3) L'entree dans le monde d'une jeune provinciale. Scene de jalousie, ressentiment du grand monde - 4) Bruit du mariage - desespoir de Zelie. Elle avoue tout a son mari. Son mari raisonnable. Visite de noces. Zelie tombe malade, reparait dans le monde; on lui fait la cour etc., etc. {1}. ROMAN V PISXMAH V chernovoj rukopisi bylo Posle slov "lishnie stranicy": Tvoe zamechanie o romanicheskih geroyah i geroinyah spravedlivo. Romany osnovany na lyubvi. Muzhchiny pochti ne znayut lyubvi: oni razvlecheny chestolyubiem etc. Posle slov "razve ne aristokratka?": Nedavno kto-to napomnil epigrammu Davydova kakoj-to speloj koketke, kotoraya smeyalas' nad ego demokraticheskoyu sklonnost'yu k subretkam: que voulez-vous, Madame, elles sont plus fraiches {1}... Mnogie prinyali storonu dam bol'shogo sveta, utverzhdali, chto lyubov' pitaetsya bleskom i tshcheslaviem. NA UGLU MALENXKOJ PLOSHCHADI... Posle slov "no eshche prekrasnaya" v belovoj rukopisi zacherknuto: Izyskannost' i svezhest' ee plat'ya i naryada protivorechili ee tomnomu i boleznennomu vidu. CHernye glaza, vpalye i okruzhennye sinevoyu, ozhivlyali tonkie i pravil'nye cherty ee blednogo lica. Posle slov "Knyaz' YAkov davno umer" v chernovoj rukopisi sledovalo: |to brat ego knyaz' Pavel, merzavec ot®yavlennyj. - A, znayu, tot, kotorogo tomu let pyatnadcat' pobili palkami. - Sovsem net, on prosto poluchil poshchechinu i ne dralsya. - ... ZHenat, kazhetsya, na Vronskoj? - Nichut' net: na docheri parikmahera, nazhivshego milliony. Uzhasnaya dura. V belovoj rukopisi eto mesto bylo sil'no sokrashcheno. - A! tot, kotoryj poluchil kogda-to poshchechinu i ne dralsya? - Sovsem net, ego bili palkoyu... a vse eto shtuki ego zheny; ya ne imel schast'ya ej ponravit'sya. Zatem i eto bylo zacherknuto. Posle slov "Naglaya dura" v belovom avtografe zacherknuto: - Kakie tonkie epigrammy! - YA za ostroumiem, slava bogu, ne gonyayus'. - Priznajsya, Valerian: prenebrezhenie lyudej, kotoryh ty preziraesh', tebe gorazdo menee dosadno, nezheli obmanutaya nadezhda uvidet' na bale kakuyu-nibud' novuyu krasavicu... Plan V Kolomne avant-soiree {1}. Ver. bol'naya nezhnaya. On lzhet. Soiree {2} s hor., yavlenie v svet molodoj devushki. On vlyublyaetsya. Utro molodogo cheloveka. - U nih budut baly, pokamest ne vyjdet zamuzh. On predstavlen. Sceny v Kolomne. On ssoritsya. OTRYVOK Sohranilsya nabrosok, kotoryj Pushkin predpolagal vvesti v tekst "Otryvka": No glavnoyu nepriyatnostiyu pochital moj priyatel' pripisyvanie mnozhestva chuzhih sochinenij, kak-to: epitafiya popu pokojnogo Kurganova, chetverostishie o zhenit'be, v koem tak ostroumno skazano, chto koli hochesh' byt' umen, uchis', a kol' hochesh' byt' v adu, zhenis', stihi na brak, dostojnye pera Ivana Semenovicha Barkova, nachitavshegosya Lamartina. Bespristrastnye nashi zhurnalisty, kotorye obyknovenno ne umeyut otlichit' stihov Nahimova ot stihov Barkova, ukoryali ego v beznravstvennosti, otdavaya polnuyu spravedlivost' ih poeticheskomu dostoinstvu i ostrote. S.M.Petrov HUDOZHESTVENNAYA PROZA PUSHKINA Velikij reformator russkoj literatury, Pushkin yavilsya osnovopolozhnikom realisticheskoj prozy, razvitie kotoroj v russkoj literature XIX v. oznamenovalos' velichajshimi hudozhestvennymi dostizheniyami. Pervye znachitel'nye opyty v oblasti hudozhestvennoj prozy byli predprinyaty Pushkinym, kogda on uzhe byl proslavlennym poetom, no sud'by prozy v russkoj literature rano privlekli ego vnimanie. K 1822 g. otnositsya kriticheskij nabrosok, v kotorom Pushkin formuliruet svoi trebovaniya k proze: "Tochnost' i kratkost' - vot pervye dostoinstva prozy. Ona trebuet myslej i myslej - bez nih blestyashchie vyrazheniya ni k chemu ne sluzhat" ("O proze") {1}. Sostoyanie russkoj prozy Pushkinu predstavlyalos' maloudovletvoritel'nym. Priznav, chto luchshej yavlyaetsya proza Karamzina, Pushkin zamechaet: "|to eshche pohvala nebol'shaya" (tam zhe). V sovremennoj emu proze Pushkinu ne nravilas' manernost', kak on nasmeshlivo pisal - "izyskannost' tonkih vyrazhenij" vmesto glubokoj i original'noj mysli, podmena prostoty i yasnosti vychurnym i napyshchennym slogom. "Prelest' nagoj prostoty tak eshche dlya nas neponyatna, chto dazhe i v proze my gonimsya za obvetshalymi ukrasheniyami" i staraemsya ej "pridat' napyshchennost'" - pishet Pushkin v zametke 1828 g. ("V zreloj slovesnosti prihodit vremya..."; sm. pervonachal'nyj variant.) Neudovletvorennost' Pushkina otrazhala dejstvitel'noe sostoyanie russkoj prozy v pervuyu chetvert' XIX v. Povesti Karamzina sygrali polozhitel'nuyu rol' v razvitii russkoj literatury, no oni byli lisheny narodnosti i stradali didaktizmom. Proza sentimentalistov vo mnogom nosila podrazhatel'nyj harakter. Nravouchitel'nye i istoriko-bytovye romany Narezhnogo ne okazali zametnogo vliyaniya na razvitie russkoj prozy. Tragedii i komedii pisalis' preimushchestvenno stihami. V nachale 20-h gg. naibolee znachitel'nym yavleniem russkoj prozy byli romanticheskie povesti A. Bestuzheva. Bestuzhev byl prav, otmechaya, chto on odnim iz pervyh v russkoj proze "zagovoril zhivym russkim yazykom", chto ego povesti "sluzhili dver'mi v horomy polnogo romana". No, sravnivaya povesti Bestuzheva 20-h gg. s povestyami Karamzina i ZHukovskogo, Belinskij spravedlivo usmatrival v nih mnogo obshchego. U Bestuzheva "romanticheskaya kipuchest' chuvstv byla ne bolee istinna, kak i vodyanaya chuvstvitel'nost' "Bednoj Lizy" i "Mar'inoj roshchi": ta i drugaya byli ravno natyanuty i neestestvenny, a narodnost' sostoyala v odnih imenah", - pisal kritik (V. G. Belinskij, Poln. sobr. soch., izd. AN SSSR, t. V, str. 298). Poetika i stilistika povestej Bestuzheva blizki k romanticheskoj poeme, na chto ukazyval Pushkin. Vremya romantizma v russkoj literature - eto vremya gospodstva poezii. Mezhdu tem razvitiyu prozy, kak hudozhestvennoj, tak i nauchnoj, publicisticheskoj, Pushkin spravedlivo pridaval gromadnoe znachenie. Ono bylo neobhodimo dlya duhovnogo rosta russkogo obshchestva, dlya razvitiya russkoj nacional'noj kul'tury. "Polozhim, chto russkaya poeziya dostigla uzhe vysokoj stepeni obrazovannosti; prosveshchenie veka trebuet pishchi dlya razmyshleniya, umy ne mogut dovol'stvovat'sya odnimi igrami garmonii i voobrazheniya", - pishet Pushkin v 1825 g., vyskazyvaya sozhalenie o tom, chto "uchenost', politika i filosofiya eshche po-russki ne iz®yasnyalis'" i chto "proza nasha tak eshche malo obrabotana" ("O predislovii g-na Lemonte k perevodu basen I. A. Krylova"). Nimalo ne prinizhaya znacheniya poezii, on vmeste s tem boretsya protiv prenebrezhitel'nogo otnosheniya k "prezrennoj proze", postepenno so vse bol'shej nastojchivost'yu privlekaya k nej vnimanie literaturnyh krugov. U Pushkina vyzyvayut interes povesti Bestuzheva. Vyazemskomu on pishet eshche v fevrale 1823 g.: "Rada Hrista, prozu-to ne zabyvaj; ty da Karamzin odni vladeyut eyu". Estestvenno, chto problema prozy, prezhde vsego hudozhestvennoj, stala dlya Pushkina i problemoj sobstvennogo tvorcheskogo razvitiya. Est' svedenie, chto eshche v licee yunyj poet proboval svoi sily v proze. K 1819 g. otnositsya pervyj doshedshij do nas prozaicheskij opyt Pushkina - nebol'shoj otryvok "Naden'ka", primechatel'nyj harakternymi chertami budushchego pushkinskogo prozaicheskogo stilya - tochnost'yu, lakonichnost'yu i prostotoj sloga. V gody ssylki Pushkin obrashchaetsya k kriticheskoj, publicisticheskoj (" Zametki po russkoj istorii XVIII veka") i memuarnoj ("Avtobiograficheskie zapiski") proze. Odnako v oblasti hudozhestvennoj prozy on nachinaet rabotat' bolee nastojchivo lish' vo vtoroj polovine 20-h gg., kogda v ego tvorchestve uzhe torzhestvuet realizm. K etomu vremeni otnositsya celyj ryad zamyslov i nachinanij Pushkina-prozaika. Letom 1827 g. Pushkin nachinaet pisat' istoricheskij roman "Arap Petra Velikogo". V nachale romana Pushkin daet vyrazitel'nuyu i istoricheski vernuyu kartinu byta vysshego dvoryanskogo obshchestva Francii pervoj chetverti XVIII stoletiya. Pushkin podcherkivaet ekonomicheskij i moral'nyj upadok bespechnoj i legkomyslennoj aristokratii: "Nichto ne moglo sravnit'sya s vol'nym legkomysliem, bezumstvom i roskosh'yu francuzov togo vremeni... Alchnost' k den'gam soedinilas' s zhazhdoyu naslazhdenij i rasseyannosti; imeniya ischezali; nravstvennost' gibla; francuzy smeyalis' i rasschityvali, i gosudarstvo raspadalos' pod igrivye pripevy satiricheskih vodevilej". Versal' epohi regentstva yavlyaetsya kak by illyustraciej k tem razmyshleniyam o prichinah politicheskih perevorotov, kotorye voznikali u Pushkina vo vremya ego raboty nad zapiskoj "O narodnom vospitanii" (1826). I zdes', v romane, i pozdnee v zametkah 30-h gg. o francuzskoj revolyucii, i v stihotvorenii "K vel'mozhe" (1830), yavivshemsya po svoemu istoricheskomu soderzhaniyu pryamym prodolzheniem kartiny, narisovannoj v I glave "Arapa Petra Velikogo", Pushkin razvivaet ideyu istoricheskoj zakonomernosti francuzskoj revolyucii i gibeli starogo poryadka vo Francii v konce XVIII v. Kartine upadka francuzskogo gosudarstva, moral'noj raspushchennosti aristokratii, bespechnosti gercoga Orleanskogo Pushkin protivopostavlyaet v romane obraz molodoj, polnoj tvorcheskoj sily petrovskoj Rossii, surovuyu prostotu peterburgskogo dvora, zaboty Petra o gosudarstve. |poha Petra raskryvaetsya Pushkinym, glavnym obrazom, so storony "obraza pravleniya", kul'tury i nravov russkogo naroda, ili, kak Pushkin pisal v zametke "O narodnosti v literature" (1826) - "obychaev, poverij i privychek, prinadlezhashchih isklyuchitel'no kakomu-nibud' narodu". Pushkin stremilsya pokazat' petrovskoe vremya v stolknovenii novogo so starym (sem'ya boyarina Rzhevskogo), v protivorechivom i poroj komicheskom sochetanii osvyashchennyh vekami privychek i novyh poryadkov, vvodimyh Petrom. V obrazah Ibragima i legkomyslennogo shchegolya Korsakova Pushkin istoricheski verno namechaet dve protivopolozhnye tendencii v razvitii dvoryanskogo obshchestva, porozhdennye Petrovskoj reformoj, te dva tipa russkogo dvoryanina, o kotoryh pozdnee pisal Gercen, oblik kotoryh osveshchen Tolstym v "Vojne i mire". Po stremleniyam svoego duha i po smyslu svoej deyatel'nosti Ibragim yavlyaetsya naibolee rannim predstavitelem togo nemnogochislennogo prosveshchennogo i progressivnogo dvoryanstva, iz sredy kotorogo v posleduyushchie epohi vyshli nekotorye vidnye deyateli russkoj kul'tury. Interes i vnimanie Pushkina k lichnosti i reformam Petra I imeli politicheskij smysl i znachenie. V izobrazhenii Petra I Pushkin razvil osnovnye motivy "Stansov" (1826) ("Na trone vechnyj byl rabotnik..." i "Samoderzhavnoyu rukoj on smelo seyal prosveshchen'e..."). Oblik Petra I Pushkinym osveshchaetsya v duhe togo ideala prosveshchennogo, ustanavlivayushchego razumnye zakony, lyubyashchego nauku i iskusstvo, ponimayushchego svoj narod pravitelya, kotoryj risovalsya voobrazheniyu Gol'baha i Didro, a v russkoj literature do Pushkina - Lomonosovu i Radishchevu. Demokratichnost' Petra, shirota ego natury, pronicatel'nyj, prakticheskij um, gostepriimstvo, dobrodushnoe lukavstvo, voploshchali, po mysli Pushkina, cherty russkogo nacional'nogo haraktera. Belinskij spravedlivo zametil, chto Pushkin pokazal "velikogo preobrazovatelya Rossii, vo vsej narodnoj prostote ego priemov i obychaev" (V. G. Belinskij, t. VII, str. 576). Pozdnee, v "Istorii Petra", Pushkin bolee kriticheski podoshel k lichnosti i deyatel'nosti Petra I. V "Arape Petra Velikogo" podcherkivaya prostotu i gumannost' Petra, Pushkin polemiziroval s tem oficial'nym pompeznym ego izobrazheniem, kotoroe imponirovalo Nikolayu I. Pafosom "Arapa Petra Velikogo" yavlyaetsya proslavlenie preobrazovatel'noj, sozidatel'noj deyatel'nosti Petra I i ego spodvizhnikov. Tema Petra vhodit v tvorchestvo poeta v tesnoj svyazi s dekabristskoj ideej progressivnogo razvitiya Rossii v duhe "narodnoj svobody, neminuemogo sledstviya prosveshcheniya", - kak pisal Pushkin eshche v 1822 g. v "Zametkah po russkoj istorii XVIII veka". Rassmatrivaya "Arapa Petra Velikogo" na fone istoricheskoj belletristiki 30-h gg., Belinskij pisal: "Bud' etot roman konchen tak zhe horosho, kak nachat, my imeli by prevoshodnyj istoricheskij russkij roman, izobrazhayushchij nravy velichajshej epohi russkoj istorii... |ti sem' glav nekonchennogo romana, iz kotoryh odna upredila vse istoricheskie romany gg. Zagoskina i Lazhechnikova, neizmerimo vyshe i luchshe vsyakogo istoricheskogo russkogo romana, porozn' vzyatogo, i vseh ih, vmeste vzyatyh" (tam zhe). "Arap Petra Velikogo" ostalsya nezavershennym, no napisannye glavy pokazyvayut, chto hudozhestvenno-istoricheskaya proza Pushkina s samogo nachala razvivalas' po puti realizma i narodnosti. Pushkin ravno dalek i ot moralisticheskogo podhoda k istoricheskomu proshlomu, kotoryj byl prisushch sentimentalistam, i ot romanticheskih "allyuzij", primenenij harakteristiki istoricheskih lic i sobytij k sovremennoj politicheskoj obstanovke. Konkretno-istoricheskoe izobrazhenie nacional'nogo proshlogo, vernost' istoricheskih harakterov, rassmotrenie dejstvitel'nosti v ee razvitii, - te principy istorizma, kotorye byli vyrabotany Pushkinym v rabote nad "Borisom Godunovym", - nashli svoe hudozhestvennoe voploshchenie i v "Arape Petra Velikogo", pervom v russkoj literature opyte realisticheskogo istoricheskogo romana. Odnovremenno Pushkin ishchet temu dlya romana o sovremennosti. Podhodivshij k koncu "Evgenij Onegin" vse bol'she stanovilsya dlya nego romanom o proshlom, hotya i nedavnem; slishkom bol'shoj rubezh mezhdu pervoj i vtoroj polovinoj 20-h gg. v razvitii russkogo obshchestva polozhilo 14 dekabrya 1825 g. K tomu zhe eto byl roman v stihah; Pushkin oshchushchal, po ego slovam, "d'yavol'skuyu raznicu" mezhdu stihotvornoj i prozaicheskoj formoj romana. V 1829 g. on nachinaet pisat' "Roman v pis'mah", vremya dejstviya kotorogo sovpadalo s vremenem ego napisaniya. |to byl smelyj zamysel. V romane Pushkin sopostavlyaet svetskie nravy konca 20-h gg. s idealami i ponyatiyami predshestvuyushchego perioda v razvitii russkogo obshchestva. Geroj romana Vladimir, harakterizuya obraz zhizni svoego druga, tipichnyj dlya minuvshej epohi, pishet emu: "Tvoi umozritel'nye i vazhnye rassuzhdeniya prinadlezhat k 1818 godu. V to vremya strogost' pravil i politicheskaya ekonomiya byli v mode. My yavlyalis' na baly, ne snimaya shpag, - nam bylo neprilichno tancevat' i nekogda zanimat'sya damami. CHest' imeyu donesti tebe, teper' eto vse peremenilos'. Francuzskij kadril' zamenil Adama Smita, vsyakij volochitsya i veselitsya kak umeet. YA sleduyu duhu vremeni; no ty nepodvizhen, ty ci-devant, un homme stereotip. Ohota tebe sidnem sidet' odnomu na skameechke oppozicionnoj storony". Vse eti peremeny v duhe vremeni Pushkin nablyudal v period svoego prebyvaniya v Moskve i Peterburge posle ssylki. Peremeny eti dejstvitel'no byli ves'ma razitel'ny, Pushkin videl upadok v duhovnom i nravstvennom razvitii dvoryanskogo obshchestva. Vmeste s tem on stremilsya ponyat' i otobrazit' v svoem tvorchestve sud'bu oppozicionnogo odinochki, svyazannogo s epohoj dekabristov. Pushkina gluboko volnovali zatronutye v romane temy o polozhenii dvoryanstva i ego otnoshenii k krest'yanstvu, o "nebrezhenii", v kotorom pomeshchiki ostavlyayut svoih krest'yan, o staroj i novoj russkoj aristokratii, ob obyazannostyah dvoryanina. On razvivaet ih v "Razgovore o kritike", v zametkah o russkom dvoryanstve, v "Istorii sela Goryuhina". Nekotorye motivy "Romana v pis'mah" Pushkin ispol'zoval v "Povestyah Belkina". Dlya svoego zamysla prozaicheskogo romana o sovremennosti Pushkin izbiraet staruyu, voshodyashchuyu eshche k "Novoj |loize" Russo epistolyarnuyu formu. V gody ssylki on v sovershenstve ovladel epistolyarnym iskusstvom. Sobstvennye pis'ma poeta okazalis' tvorcheskoj laboratoriej, v kotoroj vyrashchivalas' ego proza. Odnako mozhno predpolozhit', chto epistolyarnaya forma pokazalas' zatem Pushkinu nedostatochno svobodnoj dlya shirokogo i ob®ektivnogo izobrazheniya dejstvitel'nosti; krome togo, ona napominala vsem togda eshche pamyatnuyu maneru sentimentalistov; on ne stal prodolzhat' roman v pis'mah. Samo obrashchenie Pushkina k zhanru prozaicheskogo romana sootvetstvovalo osnovnym tendenciyam razvitiya zapadnoevropejskoj i russkoj literatury togo vremeni. ZHanr romana priobretal vse bol'shee znachenie, shiroko raskryvaya lichnuyu zhizn' i vnutrennij mir cheloveka v svyazi s zhizn'yu social'noj, s obshchestvennymi otnosheniyami. "Roman preimushchestvenno pered drugimi rodami sochinenij pol'zuetsya vseobshchej lyubov'yu i potomu dejstvuet sil'nee na narodnye nravy", - otmechal v 1828 g. "Moskovskij vestnik" (chast' 7, str. 169). Pushkin odnim iz pervyh pochuvstvoval neobhodimost' razvitiya v russkoj literature romana i povesti. Eshche v period 1822-1825 gg. on nastojchivo sovetuet Vyazemskomu i Bestuzhevu obratit'sya k zhanru romana. V avguste 1827 g. v pis'me k Pogodinu, odnomu iz redaktorov blizkogo emu togda "Moskovskogo vestnika", Pushkin pryamo ukazyvaet, chto povesti "dolzhny byt' nepremenno sushchestvennoj chastiyu zhurnala, kak mody u "Telegrafa". Po mneniyu Pushkina, a zatem Belinskogo, roman yavlyalsya takzhe odnoj iz naibolee dostupnyh, naibolee demokraticheskih hudozhestvennyh form. Pushkin dazhe priravnival v etom smysle roman k basne. "Basni (kak i romany), - pishet on v 1830 g., - chitaet i literator, i kupec, i svetskij chelovek, i dama, i gornichnaya, i deti" ("Oproverzhenie na kritiki"). |tu zhe mysl' Pushkin povtoryaet i v 1836 g. v "Pis'me k izdatelyu", - otmechaya, chto "povesti i romany chitayutsya vsemi i vezde". "Nash vek - vek romana", - pishet i Belinskij. Opredelyaya sushchnost' sovremennogo emu romana, Pushkin pisal v 1830 g.: "V nashe vremya pod slovom roman razumeem istoricheskuyu epohu, razvituyu na vymyshlennom povestvovanii" ("YUrij Miloslavskij, ili Russkie v 1612 godu"). Sushchestvennuyu osobennost' romana svoego vremeni Pushkin videl, prezhde vsego, v principe istorizma. |tim roman XIX v. dejstvitel'no gluboko otlichalsya ot starinnogo romana, kotoromu kak raz i nedostavalo izobrazheniya zhizni v istoricheskom duhe. Druguyu sushchestvennuyu chertu realisticheskogo romana Pushkin videl vo vsestoronnem izobrazhenii zhizni i haraktera cheloveka: "Prezhnie romanisty, - chitaem u Pushkina v stat'e "Mnenie M. E. Lobanova o duhe slovesnosti..." (1836), - predstavlyaya chelovecheskuyu prirodu v kakoj-to zhemannoj napyshchennosti; nagrada dobrodeteli i nakazanie poroka byli nepremennym usloviem vsyakogo ih vymysla; nyneshnie, naprotiv, lyubyat vystavlyat' porok vsegda i vezde torzhestvuyushchim i v serdce chelovecheskom obretayut tol'ko dve struny: egoizm i tshcheslavie. Takovoj poverhnostnyj vzglyad na prirodu chelovecheskuyu oblichaet, konechno, melkomyslie i vskore tak zhe budet smeshon i pritoren, kak chopornost' i torzhestvennost' romanov Arno i g-zhi Koten. Pokamest on eshche nov, i publika, t. e. bol'shinstvo chitatelej, s neprivychki vidit v nyneshnih romanistah glubochajshih znatokov prirody chelovecheskoj". No eta "slovesnost' otchayaniya" (kak nazval ee Gete)... - prodolzhaet dal'she Pushkin, - davno uzhe osuzhdennaya vyssheyu kritikoyu, nachinaet upadat' dazhe i vo mnenii publiki". Sushchestvennoe otlichie sovremennogo romana ot starinnogo romana i romana novejshej romanticheskoj shkoly Pushkin, sledovatel'no, usmatrival v istorizme, ob®ektivnosti i vsestoronnosti v izobrazhenii zhizni obshchestva i cheloveka. V etom otnoshenii poeta nemnogoe udovletvoryalo v literature ego vremeni. On vydelil roman "Adol'f" Konstana i eshche dva-tri romana, "v kotoryh otrazilsya vek i sovremennyj chelovek izobrazhen dovol'no verno". Rascvetu romana v russkoj literature predshestvovalo razvitie povesti. S nachala 30-h gg. povest' postepenno zanimaet vedushchee mesto v proze zhurnalov i al'manahov. Kak avtory povestej, vydvigayutsya molodye pisateli: N. A. Polevoj, M. P. Pogodin, N. F. Pavlov, V. F. Odoevskij. Svoego rascveta dostigaet proza A. Bestuzheva-Marlinskogo, po slovam Belinskogo "zachinatelya russkoj povesti". V tvorchestve etih pisatelej preobladal romantizm. Vstuplenie Pushkina v prozu po sushchestvu takzhe nachinaetsya s povesti. Osen'yu 1830 g. v Boldino on pishet pyat' povestej: "Grobovshchik", "Stancionnyj smotritel'", "Baryshnya-krest'yanka", "Vystrel", "Metel'", ob®edinennyh v